L'exposition monographique Les couleurs du ciel présente le travail de Laurent P.
Berger, plasticien, et Cyrille Berger, architecte.
Cette
exposition rend compte de la nature transversale
de leur production ; des oeuvres au confluent de
l’architecture et la sculpture, des disciplines fondées
par des connaissances scientifiques formelles. Malgré
un effet esthétique fondamentalement différent, les
peintures et objets exposés révèlent des parallèles
dans leur conception artistique. L’effort d’objectivité
et la forme de dépersonnalisation de l’auteur à
l’œuvre dans leur travail impliquent un engagement
redoublé de l’audience (spectateurs, visiteurs, usagers)
dans l’interprétation des objets et créations présentés.
Le travail du duo est destiné à être vu et vécu sans
médiation. Les œuvres ne sont pas des idées traduites
matériellement, mais simultanément des moyens et des
buts liés à la perception de l’espace.
L’exposition s’articule autour de différentes séries :
photos témoignant d’une marche dans les Alpes-de-
Haute-Provence ; « dessins d’ambiance » du projet
d’extension de la Collection Lambert à Avignon ; peinture,
cyanomètre du ciel parisien et pièces de mobilier sont ici
associés. Elles suivent la logique non-hiérarchique
de symétrie, de sérialité et de répétition présente
dans le travail des artistes minimalistes. Ces objets
« inutiles » associés à des objets à valeurs d’usage font
émerger une perception visuelle et physique en temps
réel, dans un espace partagé.
Il y aurait tout d'abord à ôter à l'espace toute charge
sentimentale, tout devoir de signification, toute adjectivité
psychologique, lui retirer son genre pour atteindre le
neutre, définir l'espace comme une chose qui ne raconte
aucune histoire, ne porte aucun sentiment (1).
(1) Philippe Rahm dans La Nuit est plus sombre avant l’aube, Berger&Berger, Manuella Éditions, 2015
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